S’inscrire dans une longue tradition d’artisans

Très jeune, dans son Périgord natal, Jean Pradier s’initie au métier de ferblantier. Une vraie passion pour un métier déjà ancien. Les lanternes captent son attention et mobilisent son esprit. Il aime l’idée de pouvoir maîtriser la matière, d’imaginer des formes, de façonner à dessein l’utile et le beau. A la fin du 19ème siècle, Paris est en plein renouveau. La « Ville lumière » est en chantier. Le Baron Haussmann mobilise les talents. Jean Pradier rejoint cette ville qui l’inspire et plonge dans ce bain de modernité.

La lumière n’est pas qu’une histoire de clarté

Il découvre que les lanternes, bien que supérieures en style à celles qu’il connaissait jusqu’alors, ne dépassent guère leur fonction première : éclairer. Il observe, note, capte les énergies de ses pairs et experts. D’atelier en atelier, il collecte des conseils, compare les techniques, s’enrichit des mémoires, s’instruit de cette cité incomparable. Il étudie comment un cintrage, un repoussage, une légère courbure modifient l’effet rendu, changent les ambiances. Par un regard et une observation appuyée il apprécie les proportions et apprend à distinguer le banal de l’unique. Il comprend vite que les lanternes apportent la vie, magnifient les monuments, ombragent les jardins, mettent en valeur des murs restés anonymes pendant des siècles. La lumière rayonne, doit pouvoir s’éparpiller, se fractionner, souligner, isoler sans jamais éblouir. La lumière évolue au fil des heures, s’imprègne des ambiances saisonnières, reflète son environnement, réinvente en permanence les lieux et espaces.

Apprivoiser l’obscur qui nous prive du beau

1910 est une année clé pour lui. Il fonde une famille et ancre son atelier à Belleville, dans le Paris ouvrier, avec pour ambition de mettre son activité au service du beau. Il confronte son savoir-faire aux exigences de clientèles variées et conjugue ainsi la lanterne à mille temps. Jean Pradier se forge une indépendance créative et acquiert rapidement une solide réputation de qualité. La complicité avec ses deux fils vient encourager sa quête. Ils inscrivent vite leurs pas dans ceux de leur père.

Une famille passionnée et visionnaire

Roger, le fils cadet, apporte une évolution cohérente et respectueuse, intègre des innovations techniques décisives pour proposer de nouveaux produits, de nouveaux usages. Il parfait le coup de main de son père, se soucie de l’apport d’une création forte et pousse l’exigence de qualité. S’il comprend l’importance de la tradition héritée, il entend en même temps la nécessité d’une modernité raisonnée. Son fils, troisième génération de ces artisans de talent, élargit le territoire de l’entreprise. Ouvert et curieux, il part à l’assaut des marchés internationaux, expérimente les alliages et fait de la création le moteur de son action. Constamment attentif et réactif, infiniment respectueux des valeurs fondatrices, il s’imprègne des évolutions d’un monde qui bouge et qui l’encourage à repousser l’horizon du possible.

Pérenniser une expertise patrimoniale unique

Depuis, la famille Pradier a passé le relais et transmis ses savoirs en s’appuyant notamment sur la convergence de passions partagées. L’ambition créative, l’exigence de fabrication, la quête d’excellence sont des traits d’identité majeurs de l’entreprise Roger Pradier®. Le fil de son histoire est solide, tenu par une équipe de femmes et d’hommes passionnés qui apportent sans cesse de la valeur ajoutée à leur expérience, dépositaires d’un savoir-faire incomparable donc précieux, héritiers et passeurs d’une histoire qui a traversé trois siècles et qui leur est chère.